30.07.2024
D’après les estimations, au moins un quart de la population belge fait face à des troubles mentaux à un moment de son existence. Pour ceux qui vivent cette situation, trouver des soins appropriés en temps opportun s’avère parfois compliqué. Il est impératif que nous disposions d’une offre de soins en santé mentale accessible : où et comment la trouver ?
Si vous êtes concerné, la première étape consiste à discuter de vos problèmes mentaux avec quelqu’un de votre entourage. Bien que cela puisse parfois être difficile, c’est une démarche essentielle. Votre médecin généraliste, votre famille, vos amis, ainsi que les personnes de confiance dans votre milieu scolaire, professionnel ou associatif
peuvent vous apporter plus que vous ne le pensez !
Cependant, quand votre réseau personnel ne suffit pas, vous pouvez vous orienter vers des professionnels de la santé mentale et cela peut s’avérer complexe pour plusieurs raisons : accès financier trop élevé, accès géographique difficile, accès à des soins spécialisés adaptés à votre demande trop réduit.
Les autorités et les réseaux de soins en santé mentale ont uni leurs forces par le biais d’accords afin de rendre l’offre de soins la plus accessible possible à tous ceux qui en ont besoin. Cette offre permet à toute personne présentant des problèmes psychologiques légers à modérés de bénéficier d’une série de séances individuelles ou de groupes proposées à un prix abordable.
Quels types de soins (à partir du 1er avril 2024) ?
La mesure concerne la fonction d’interventions communautaires, la fonction de soutien psychologique de première ligne et la fonction de traitement
psychologique de première ligne pour les problèmes légers à modérés.
- La fonction d’interventions communautaires (fonction 1) : Il s’agit d’une forme de travail basé sur le lieu d’accroche avec des interventions qui s’adressent à des groupes dans la communauté où il peut y avoir ou non une demande de soins/un problème explicite. Les interventions se concentrent sur l’auto-soin, la résilience, et la psychoéducation. Ces interventions communautaires sont organisées en groupe, en fonction des besoins locaux identifiés.
- La fonction de soutien psychologique de première ligne (fonction 2). Cette fonction se concentre sur la clarification de la demande, la promotion de la santé mentale par le biais d’un soutien à la résilience, d’interventions psycho-éducatives pour la prévention et/ ou la détection (précoce) de problèmes psychiques (présumés) encore à un stade précoce. Grâce à une série d’interventions généralistes à court terme, d’intensité légère à modérée, les symptômes et leur aggravation sont évités et l’individu et/ou son entourage sont renforcés dans leur résilience. Si, pendant et après l’intervention, il apparaît que des participants ont besoin d’un autre traitement psychologique et/ou d’un traitement plus intensif, le bénéficiaire sera orienté vers la fonction et la modalité les plus appropriées dans le cadre de la présente convention ou vers d’autres formes de soins répondant à ses besoins.
- La fonction de traitement psychologique pour les problèmes légers à modérés (fonction 3). Ce traitement est axé sur une évaluation de la demande, si elle n’est pas déjà réalisée, en vue d’un traitement à court terme des bénéficiaires et fixe des objectifs cliniques qui vont au-delà du renforcement de la résilience tel que visé aux 2 points précédents.
Une séance auprès d’un psychologue ou orthopédagogue clinicien lié à un réseau par une convention est également remboursable parce qu’elle est prise en charge par l’INAMI. Dans chaque catégorie, le nombre de séances est plafonné.
Pour qui ?
Chacun peut, à un moment donné de sa vie, faire face à une fragilité psychologique quel que soit son âge. Afin de mieux répondre aux besoins particuliers de chacun, les réseaux de soins en santé mentale sont organisés en fonction des types de soins et également de 2 catégories d’âge. Vous avez ainsi la possibilité
de faire appel :
- Au réseau « enfants et adolescents » jusqu’à l’âge de 23 ans inclus ;
- Au réseau « adultes » à partir de 15 ans.
De plus, ces 2 catégories d’âge se chevauchent pour garantir une offre encore plus adaptée aux jeunes de 15 à 23 ans, leur permettant de choisir le réseau de soins qui correspond le mieux à leurs besoins à une période de transition où les problèmes de santé mentale peuvent émerger. Les conditions ne sont toutefois pas cumulatives.
Combien payez-vous ?
Depuis le 1er février 2024, le ticket modérateur est supprimé jusqu’à 23 ans inclus. Dès 24 ans, la majeure partie du prix est directement couverte via le
système du tiers payant. Vous ne payez que la partie à votre charge soit le ticket modérateur :
- 0 € pour la 1ère séance ;
- 11 € ou 4 € si vous bénéficiez de l’intervention majorée (BIM) pour une séance individuelle ;
- 2,5 € par séance en groupe.
Le nombre et le type de séances auxquelles vous pouvez prétendre dépendent de votre demande et vos besoins.
Où trouver les différents prestataires conventionnés ?
Vous pouvez consulter la liste des psychologues et des orthopédagogues conventionnés sur le site web du réseau de santé mentale de votre région.
L’INAMI a développé un moteur de recherche où il vous suffit de spécifier votre code postal et votre âge pour être redirigé vers le site du réseau de santé mentale de votre région :
Consulter le moteur de recherche
Votre mutualité est également à votre disposition pour vous aider dans les démarches.
L’offre prévue par les conventions entre l’INAMI et les réseaux de soins de santé s’inscrit en complémentarité à d’autres initiatives existantes impliquant des prestataires de soins de santé et des services qui proposent des consultations psychologiques comme les centres de planning familial, les services de santé mentale…
Au-delà de cela, il y a aussi l’offre régulière de psychologues qui travaillent selon leurs propres tarifs.
A noter que la plupart des mutualités interviennent en partie via l’assurance complémentaire. La Mutualité Neutre intervient pour un montant de 15 € par séance de psychologie avec un maximum de 12 séances par an soit une intervention maximale de 180 € par an.
Plus d’informations sur les soins psychologiques de première ligne